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Le 27 Flovor 641 - 23:57
« Bonsoir tout le monde ! Je viens tout juste de mettre la main sur une belle encyclopédie, rédigée par Acidrik Fenlapanse. Je vous en propose un petit résumé. Pour votre plus grand plaisir. Amicalement, Hamadryade la petite Sadidette bleue. »
Acidrik Fenlapanse
- Titre : Maître ès divination et haruspices.
- Est capable de : Lire le passé et l'avenir dans les entrailles de tout monstre, la mousse d'une bonne bière et le carré de porc.
- Est fourré dans : La taverne d'Astrub (en [5,-17]).
- A écrit : Genèse et Premier Age du Monde, un carnet intéressant.
C'est le vide sidéral. Horriblement ennuyeux pour les dieux qui le foulent. Quels astres gravitent ici et là.
Osamodas marchait. Il lut le panneau « Ici, il n'y a rien » en lettres de feu, clignotantes tour à tour, sur fond de platine, qu'il avait lu des milliards de fois déjà. Ses bêtes le suivaient et s'amusaient joyeusement : Helioboros, son dragon blanc, et Ouronigride, son dragon noir. Son dragon mutlicolore, Spiritia, restait sur l'épaule d'Osamodas.
Les 2 dragons étaient lancés à la poursuite l'un de l'autre. Il traversaient l'espace à une vitesse impresionnante en se lançant quelques gerbes de feu qui manquaient à chaque fois de les brûler de peu. Ils faisaient de jolies cabrioles. Ils décrivaient des cercles de plus en plus serrés autour de la roche sur laquelle Osamodas se trouvait, contractant l'espace et le temps. L'astre rougissait, s'échauffait et se transformait au fur et à mesure en un magma incandescent.
C'est à ce moment-là que Spiritia, sur ordre d'Osamodas, fila s'enrouler autour de la roche pour la protéger. Une explosion de lumière. Et un nouveau monde venait de naître.
Neuf autres dieux - les seuls dieux assez puissants pour pénétrer l'aura d'Osamodas - accoururent. Sram, Sadida, Enutrof, Xélor, Iop, Ecaflip, Féca, Crâ, Eniripsa. Il fallait qu'ils se mettent d'accord sur le nom qu'ils allaient donner à ce nouveau monde. Et c'est ainsi que naquit le Monde des Dix, qui suscitait déjà l'intérêt des plus puissants dieux de l'Univers.
Il fallait à ce Monde une magie draconique afin de réguler les 4 éléments : Feu, Air, Eau et Terre. Les dragons noir et blanc d'Osamodas appelèrent les âmes de 6 dragons, 3 noirs et 3 blancs pour descendre habiter ce Monde et ainsi lui insufler la magie nécessaire, tandis que Spirita envoya 4 dragons élémentaires (Aerafal le dragon de l'Air, Aguabrial le dragon de l'Eau, Ignemikhal le dragon du Feu et Terrakourial le dragon de la Terre).
Néansmoins, rien ne pouvait exister sans les Dofus, gages de paix et d'harmonie sur tout Monde. Sans Dofus, le Monde récemment créé sombrerait dans le chaos et aucune vie ne pourrait s'y développer.
Seul le coeur d'un dragon, palpitant d'un amour ardent pouvait donner naissance à un Dofus.
Cependant, le problème demeurait entier : les dragons noirs ne pensaient qu'à s'entre-tuer, les dragons blancs étaient trop purs pour connaître quoique ce soit de passionnel, et les dragons élémentaux ne vivaient que pour s'amuser.
Et ce n'était pas au goût des dieux d'attendre sagement qu'un dragon ne daigne donner un Dofus. Ils espéraient tous voir naître leurs premiers fidèles et se multiplier ! Sram et Enutrof s'empressèrent donc de convaincre Sadida : il fallait que ce dernier envoûte chacun des dragons du Monde des Dix afin qu'ils connaissent l'amour.
Sadida donna vie à 10 poupées : 3 noires pour chacun des dragons noirs, 3 blanches pour les dragons blancs et 1 pour chaque dragon élémental. Ces poupées étaient des miroirs d'amour, des reflets de leurs propres coeurs, tellement semblables aux vrais dragons que ceux-ci en tombaient immédiatement amoureux : pour une créature aussi narcissique que le dragon, c'était le bonheur à l'état pur !
C'est ainsi que les premiers Dofus furent engendrés.
Quelques siècles, quelques millénaires se sont écoulés. Personne ne sait exactement combien. Le Monde évoluait tranquillement, couvert de montagnes, de forêts, où s'écoulent de rivières, où s'étendent des mers. La vie s'épanouissait, au rythme des Oeufs des quatres dragons élémentaux qui battaient à l'unisson.
Les petits dieux sont venus s'y installer, tandis que les démons aux-aussi lorgnent ce nouveau Monde - qui leur est impossible de pénétrer à cause du pacte scellé il y a bien longtemps qui les empêche d'envahir l'Univers -, dans l'ombre des puissants dieux qui l'observent.
Rushu, le démon le plus puissant, finit par se montrer, fier, afin de s'enquérir de la présence ou non d'un Dofus sur ce nouveau Monde. Question à laquelle personne ne pouvait répondre avec certitude. Pour le savoir, il fallait entendre le premier battement émis par le premier des Dofus. Et pour cela, Xelor allait devoir fabriquer une Horloge Divine afin de décompter leurs pulsations.
Avec l'aide de son sablier, Xelor commença par stopper la course de l'Univers, pour rétablir l'harmonie céleste et l'entente divine - qui était bien difficile à atteindre, les principes des dieux différaient tellement. Il fit pénétrer dans l'Horloge Divine des papillons translucides appelés Tempousfouguite, qui allaient mettre le mécanisme en marche. Il ajouta une grenouille dévoreuse de Temps, pour s'assurer que les papillons faisaient bien leur travail, et, après quelques réglages, l'Horloge se cala sur les pulsations des Dofus à l'unisson, égrénant des secondes parfaites. Il scella enfin le corps de l'Horloge avec l'aide de onze gemmes violettes.
Un petit point relativement important : elle ne nécessitait pas d'être remontée. Et, de plus, est inscrit, à l'intérieur de l'Horloge, tout ce qu'il se passe dans le Monde. C'est la combustion spontanée des insectes naissant et mourant, à la manière d'un phénix, qui gravait chaque événement en son coeur.
Xelor décida en dernier lieu de diviser son cadran en onze mois. Mais, ce ne fut pas au goût de Rushu qui, se sentant lésé, ajouta un douzième mois à l'Horloge, en entaillant les pierres. Il en profite également pour glisser des larves noires et gluantes qui ralentiraient la course des papillons durant ce douzième mois - le mois correspondant, Descendre serait donc à durée variable, Rushu ne possédant pas les talents de Xelor. Cette entaille brisa l'harmonie et les Dofus se mirent à battre chacun à leur propre rythme.
Le mois de Descendre fut toléré et Xelor, en tant que Grand Gardien du Temps nomma un protecteur chargé de veiller sur chacun des douze mois de l'année.
Depuis 10 ans, les protecteurs avaient été nommés et tout se passait au mieux. Mais cela ne convenait pas à Djaul. Il cherchait désespérément une trace des Dofus.
C'est une nuit d'Octolliard qu'il s'infiltra dans l'antre d'Aguabrial, le dragon de l'eau, espérant dénicher un des précieux Oeufs. Il ensorcela l'eau des pluies et une ondine en sortit. Instanténement, elle séduisit le dragon bleu, qui engendra un Dofus, turquoise.
Pendant un mois, la magie de l'oeuf se développait, quand un alchimiste ami du dragon, Ereziah Melkewel entra dans la grotte. Lorsqu'il aperçut l'ondine, il se méfia et feinta de tomber amoureux de l'ondine lui-aussi. Il promit à cette dernière de revenir faire don d'un pouvoir magique à l'Oeuf, ce qui semblait ravir à Djaul.
Il revint le jour suivant avec une statue à 4 têtes et demanda à l'ondine de mettre ses mains entre les mâchoires afin qu'elles les couvrent de bracelets. Ces derniers étaient magiques : ils l'empêchaient de puiser l'énergie dont elle avait besoin pour vivre, celle de Djaul, et le dragon finit par achever l'ondine, furieux.
Djaul, découvert, s'enfuit. Le Dofus, quant à lui, se mit à éclore : c'est ainsi que Bolgrot naquit, bercé par les artifices et la convoitise de Djaul. Il demeurait tout de même, caché dans la tanière du dragon bleu, le Dofus Turquoise originel.
Le dragon de l'eau, énervé, poursuivait Djaul, qui déchaînait la glace de Descendre sur le Monde. Il concoctait sa vengeance. C'est le 31 Descendre, alors que Solar s'apprêtait à annoncer le début de Javian que Djaul mit son plan à exécution.
Il attendit Solar sur les hauteurs d'Amakna, à couvert. Au douzième coup de minuit, il bondit sur Solar, qui se défendit en guerrier mais finit par périr d'un coup mortel. Djaul déchaîna sa fureur et s'ensuivit famines, épidémies et pillages.
Seules les déesses Féca, Crâ et Eniripsa arrivaient tant bien que mal à protéger leurs disciples. C'est dans cette période de froid et d'épuisements q'un prophète vint, prêchant la parole de la déesse Sacrieur : une nouvelle déesse qui n'abandonnait pas ses disciples ! Les douleurs dont ils souffraient étaient compensées par la force qu'elle leur procurait. Et le nombre de ses disciples augmentait à vue d'oeil.
Silvosse, profitant de la distraction qu'offrait l'arrivée d'une nouvelle déesse sur Djaul, asséna un coup violent à Djaul qui fut forcé de se replier, laissant à Silvosse libre champ pour annoncer le début du mois de Flovor. La neige fondit. Xelor nomma Jiva nouveau protecteur du mois de Javian. On accueillait la déesse Sacrieur à l'assemblée des dieux, au Panthéon : c'était devenu le Monde des Onze.
Rushu, furieux que la déesse Sacrieur lui ait dérobé sa place au Panthéon, demanda à Djaul, pour convertir les disciples des autres dieux à son culte, d'édifier une ville à son image : Brâkmar, dans laquelle ses fidèles arboreraient des ailes rouges. Pour s'opposer à Brâkmar et à l'ascension de Rushu, Jiva, Pouchecot et Menalt aidés par les dix dieux bâtirent une ville : Bonta.
Une année s'écoula.
A l'aube du 12 Septange de l'année 26, les chevaliers de l'Ordre gardaient Bonta. La forêt alentour était anormalement silencieuse et noire, on attendait une attaque. Le message n'eut pas le temps d'arriver à Bonta qu'une armée tumultueuse de gobelins, chevaucheurs de karne et autres monstres, provenant des Monts de Sidimiote, s'abbatit sur les chevaliers en faction. Le jour ne se levait pas.
Menalt et Pouchecot répondirent en lançant chacun une escouade à l'assaut des Brâkmariens, tandis que Jiva préparait la défense de la cité. Malheureusement, les renforts arrivaient trop tard et les postes avancés de Bonta avaient déjà tous été balayés.
Voyant ses troupes dépassées, Menalt décida de se frayer un chemin à travers lames pour atteindre le chef de guerre brâkmarien. Il clama son nom et se lança dans le combat. Son adversaire, redoutable guerrier noir, équipé de 2 ailes sombres brandissait sa lame de laquelle s'échappait d'énomes flammes noires en vociférant son nom : Hyrkul. Ce dernier acheva Menalt et lança un brasier de feu noir sur l'armée bontarienne qui reculait. Tous périrent, excepté Pouchecot qui se transforma en arbre. Hyrkul se dirigeait maintenant vers la cité, promettant à Pouchecot de revenir le tuer.
Le jour avait 5 heures de retard, il faisait toujours nuit, et ce n'était pas au goût de Raval, gardien de Septange, qui observait la scène : on volait des heures à son mois. Il s'approcha du champ de bataille et allait rappeler à la vie - puisque tel était son pouvoir - les âmes des chevaliers vaincus.
Les fantômes des chevaliers du Coeur Vaillant se lancèrent à la poursuite des troupes brâkmariennes qui tambourinaient aux portes de Bonta. Jiva ordonna à ce moment d'ouvrir les portes et l'armée brâkmarienne était encerclée, prête à être décimée. Hyrkul en profita pour s'enfuir vers la forêt des Abraknydes, pourtant si proche de Bonta. L'attaque lui avait permis de savoir une chose : il n'y avait pas de Dofus à Bonta, sinon Jiva, l'aurait utilisé pour effayer les assaillants.
Le jour se levait enfin, mais l'aurore était pourpre. « L'Aurore Pourpre », c'est le nom qu'on donnera à la première bataille entre Bonta et Brâkmar.
(Source : Dofus Artbook Session 2 - Ankama Editions.)
Hamadryade, la petite Sadidette bleue