« I-dosing », la drogue numérique

Mardi 10 janvier 2012
idosing

Je suis tombée récemment sur ce nouveau « phénomène », les drogues numériques, et il fallait que j’en parle.

Quésako, de quoi s’agit-il ?
Les doses, appelées « i-doses » sont en fait des fichiers MP3 censés reproduire l’effet de différentes drogues.
Les enregistrements sont basés sur le principe du battement binaural.

Le battement binaural ou son binaural est un artéfact de traitement auditif, c’est-à-dire des sons apparents, dont la perception apparaît dans le cerveau indépendamment de stimulus physiques. Cet effet a été découvert en 1839 par Heinrich Wilhelm Dove.
(source : Wikipedia)

En gros, le fait d’entendre deux sons de fréquence légèrement différente dans chaque oreille produirait un effet sur les ondes du cerveau : ces sons vont stimuler diverses parties du cerveau de manière à obtenir le résultat souhaité.
Les sons se situent à de très basses fréquences, imperceptibles donc à l’état éveillé. Mais quand le sujet se détend, s’allonge et qu’il démarre la « dose » après ce premier état de relaxation, il pourra entendre le son, et développer ainsi les effets escomptés.

Les enregistrements se présentent sous forme de fichier .drg (à lire dans un lecteur disponible sur le site i-doser gratuitement). Elles sont désormais accessibles en .mp3 également.

Ce phénomène de « drogues numériques » ou i-dosing s’est développé depuis que des étudiants de l’Oklahoma se sont présentés défoncés en cours en prétendant n’avoir pris ni drogue ni alcool et que l’info a été reprise par une chaîne de télé américaine.

D’après le fondateur de i-doser.com, « Nous offrons seulement un moyen d’expérimenter une forme de stimulation de manière sûre et naturelle. »

Sur les forums, de nombreuses personnes parlent des effets ressentis et certains témoignages paraissent excessifs et légèrement inquiétants (vertiges, hallucinations, douleurs, pertes de conscience, tremblements…).
Il existe même des doses « reset » et « condition », respectivement pour « effacer l’effet d’une dose » et pour se « mettre en condition » avant une « prise ».

De nombreux psychiatres ou neurophysiologistes affirment que le fait d’écouter souvent des doses d’I-Doser, engendrerait des effets à moyen terme sur la dépendance aux produits, et à plus long terme sur le cerveau lui-même.

Les battements binauraux en pratique.
Lorsque, avec des écouteurs, on fait entendre une fréquence différente à chaque oreille, le cerveau adopte le rythme de la différence entre les 2 fréquences : si l’oreille gauche reçoit une fréquence de 210 Hz et la droite, de 200 Hz, les neurones des 2 hémisphères du cerveau adopteront une activité de 10 Hz, la fréquence différentielle. Il est ainsi possible de synchroniser les fréquences des 2 hémisphères du cerveau, ce qui en pratique ne se fait qu’à « l’état de veille ».

Le but est justement d’amener le cerveau à la fréquence voulue avec ce principe pour expérimenter relaxation, début de sommeil, méditation, concentration… Et tout un tas de variantes.

Je n’y croyais pas. J’ai donc testé…
Il faut savoir qu’une « dose » dure environ 40 min, et 10 pour les versions courtes (et 5€ en moyenne, si on télécharge « légalement », jusqu’à 200€ quand même pour la plus chère, qualifiée de « meilleure dose »…).

Premier essai, dose « Orgasm » [Bah oui hein, tant qu'à tester !], aucun effet. Rien du tout. Peut-être dû au fait que je ne m’étais pas bien « mise en condition » ou que j’étais sceptique quant au résultat.
Deuxième essai. Dans le noir, allongée, blablabla. « Marijuana« . J’ai ressenti quelques effets mais rien d’exceptionnel. Légers engourdissements, la tête qui tourne très légèrement comme si on revenait d’un rêve qui nous aurait un peu secoué. Bref, rien de très concluant. Des trucs qui peuvent être ressentis à partir du moment où on est plongés dans n’importe quelle musique prenante.

L’effet placebo doit certainement jouer un rôle très important dans la prise de doses.
J’essaierais de me persuader que ça fonctionne et je réessaierais !

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