
La télévision néerlandaise, généralement peu avare de provocations, a décidé de jongler avec un tabou absolu : le cannibalisme. En deuxième partie de soirée, mercredi 21 décembre, la chaîne publique Nederland 3 devait diffuser une émission au cours de laquelle deux jeunes présentateurs mangeront un (minuscule) morceau de la chair de l’autre… [...]
Pour l’émission « Proefkonijn » (littéralement : lapin de laboratoire), Dennis Storme et Valerio Zeno se sont fait prélever un bout de chair par un chirurgien. Un cuisinier a ensuite été requis pour cuire les deux morceaux, de la taille d’un raisin sec. [...]
Storme et Zeno soutiennent qu’il est possible d’évoquer d’une manière « plaisante » tous les sujets, y compris celui du cannibalisme. « Plaisante » ? Le qualificatif a fait bondir. [...]
Les animateurs assurent en outre que, juridiquement, ils ne s’exposent à aucune sanction. Seul le chirurgien qui a accepté de participer à Proefkonijn risque éventuellement d’être puni pour avoir prélevé sans raison un morceau de corps sain. [...]Où s’arrêtera BNN, auteure de l’émission et productrice de programmes pour les jeunes ? Elle a déjà « joué » avec la drogue, le sexe, les greffes, voire l’éducation d’enfants « loués » pendant quatre jours à des couples pour une émission de télé-réalité. Sur le Web, un internaute a avancé une réponse : « L’ultime étape sera un meurtre en direct live… »
(Source : LeMonde.fr)
Un sujet tabou, une émission choc dans le but de glaner de plus en plus d’audience ?…
Fake ou pas ? Quand on voit toutes les idées tordues des producteurs, ça ne m’étonnerait même pas que ce soit bien réel.
En ce qui concerne le meurtre en direct live, c’est le sujet d’un film, Live!, sorti en 2008, dans lequel il est question du lancement d’une émission de télé-réalité basé sur le principe de la roulette russe. La conceptrice du jeu finit par reconnaître l’horreur de ce qu’elle a engendré, trop tard puisqu’elle est assassinée et qu’une 2nde émission verra le jour en son honneur.
Bien que le film ait tendance à légitimer l’efficacité de la téléréalité en tant que spectacle, cela n’en reste pas moins une satire.
[Que j'ai pas trouvé super bien fichu, à part le personnage d'Eva Mendes, la "conceptrice du jeu".]
Sur le même sujet, un livre ─ Le prix du danger paru en 1958 ─ a été adapté au cinéma par Yves Boisset avec Lanvin en 1983, ou encore dans The running man de Stephen King en 1982, dans lesquels le meurtre en live avait déjà été envisagé avant même l’existence de la « télé-realité » actuelle.
Bref, tout ça a tendance à me faire froid dans le dos…